- there’s nothing left but emptiness. (leo)

- I was standing in your shadow just to understand your pain,
But when I needed you the most, you looked the other way. -

Gary ouvrit le frigo et le contempla en soupirant. Encore une fois, il n'y avait rien. Lui et sa sœur passaient le plus clair de leur temps au travail et n'avaient pas le temps de faire les courses. Profitant d'une opportunité qui n'arriverait certainement pas tous les jours, Gary était mal placé pour demander des jours de congés ou des vacances. Il devait travailler d’arrache-pied aux côtés de Noga afin de ne pas voir son salaire baisser et de retourner travailler à Vancouver, sous la direction de son insupportable patron. Travailler avec sa partenaire devenait de plus en plus agréable et Gary se surprenait parfois à avoir le sourire en pensant à elle. La sonnerie de son portable le tira de ses réflexions. '' We're not able to do the meeting today, we'll do it tomorrow at nine. '' Un ouf de soulagement s'échappa de la bouche du jeune homme. Il allait enfin pouvoir faire les courses et souffler un peu. Après avoir refermé le frigo, Gary attrapa sa veste qui traînait sur une chaise, prit son porte-feuille et quitta l'appartement. L'avantage d'habiter à Hollyhock, c'est qu'il pouvait y aller à pied. La neige tombait mais cela ne le dérangeait pas. Gary aimait se balader sous les flocons d'hiver, observer le paysage blanc et le centre-ville complètement changé par la neige. L'hiver n'était pas sa saison préférée mais elle apportait un charme indéniable à Camrose. Après une dizaine de minute de marche, Gary poussa la porte de la petite épicerie dont il appréciait tant les produits. Après avoir salué sa gérante, il se dirigea vers le rayon des produits frais et.. Et là ce fut le choc. Son cœur rata plusieurs bonds dans sa poitrine. Il cligna les yeux plusieurs fois, tapa sur sa cuisse pour se rappeler que c'était réel. Elle était là, Léonie, devant lui, en train de choisir ses yaourts. Gary ne savait pas quoi faire. Devait-il partir, faire comme si de rien était et essayer de refouler ce moment le plus loin possible dans son esprit ? Ou alors aller la voir, lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur après trois ans ? Il n'eut même pas le temps de réfléchir que Léonie s'était tournée vers lui. Il vit ses yeux s'écarquiller, sa bouche s'ouvrir puis se refermer. Gary resta sur place, comme une statue. Bouger lui semblait impossible, alors il se contenta de parler. - Léonie. Trois ans qu'il n'avait plus prononcer son nom.