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 I'm begging you not to go - Lizelle&Ab

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Abraham Castillo
Abraham Castillo

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MessageSujet: I'm begging you not to go - Lizelle&Ab   I'm begging you not to go - Lizelle&Ab EmptyDim 11 Jan - 0:32

I'M BEGGING YOU NOT TO GO × ft. LIZELLE & ABRAHAM
L’eau s’écoulait doucement sur la peau tatouée et lacérée. Curatrice à nouveau de ces pêchés invisibles sur l’âme d’Abraham Castillo. Les deux mains plaquées contre les parois carrelés de la douche du vestiaire, la tête baissée en signe de salut, il se laissait laver sous les gouttes brûlantes de cette sueur naquit lors du combat qui venait de finir. Il avait gagné pourtant rien ne trahissait le triomphe sur les traits du boxeur. A quoi bon ? Ce duel à mains nues lui avait juste ramené un petit pactole et n’avait duré que quelques minutes. Abraham avait gagné haut la main devant ce petit crâneur. Il s’était vanté, avait fait huer la foule, s'acclamer les supporters pour au final s’étendre sur le tapis du ring au bout de deux minutes de corps à corps. Et même si la victoire était sienne, que la foule avait scandé son nom, Abraham avait juste prit son blé et regagné les coulisses aussi vite qu’il était venu. Une impression amère sur les lèvres subsistait encore, celle de ne pas avoir eu son compte pour la soirée. C’était stupide, presque irréel de penser qu’il adorait tellement donner des coups et en recevoir autant. Sentir la haine et le sang couler abominait un peu plus son âme déjà sombre mais au moins il dormait mieux. Presque satisfait d’avoir pris une raclée et de l’avoir rendu. Mais ce soir, ce n’était pas bon. Tout avait été trop facile. Il se sentait presque encore en manque. Le butin amassé ne l’intéressait pas, en cet instant il voulait juste son quota de violence pour pouvoir dormir paisiblement. Sans cauchemar. Absurde, mais la triste et vile vérité. Quand il eut terminé, il actionna les robinets pour éteindre la douche, puis attrapa sa serviette pour se sécher. Abraham revint prêt du banc où était posé son sac. Il eut à peine le temps d’enfiler son boxer et son jeans qu’un bras musclé encercla sa gorge par-derrière pour le maintenir prisonnier. Cette emprise le fit vriller direct, il tenta de se défaire mais son adversaire avait su l’empoigner correctement pour ne pas qu’il bouge, coinçant son bras droit dans le dos. Les muscles et la respiration tendus, les dents serrés dans sa mâchoire, il vit alors quelqu’un d’autre apparaître devant ses yeux. Le fameux Jake, celui qui venait de perdre honteuse sur le ring face à lui. Un petit sourire goguenard apparaissait sur les lèvres du perdant. Il fit flotter devant lui un sac marron. L’argent gagné grâce au duel. « On dirait bien que tu viens de te faire pigeonner en beauté. » L’emprise du colosse derrière lui resserra son bras contre la glotte d’Abraham sentant un nouvel accès de colère pour se dégager. S’il aimait se battre, Abraham avait horreur qu’on le touche, surtout à cet endroit. L’étranglement le ramenait à de trop douloureux souvenirs. Une colère intense déformait ce regard bleu à présent, pourtant, il laissa échapper un ton simple et moqueur : « Un lâche qui vole l’argent de sa défaite. Prends-le, si y’a que ça qui te fait bander ! Je me suis tellement fait chier ‘taleur… alors vas-y cogne, sois un homme pour une fois dans ta vie.» . Pourtant intérieurement, Abraham se savait inférieur, il ne pouvait pas bouger son bras droit, la douleur acérée augmentait à mesure que son ravisseur serrait l’étreinte. Mais il ne se laissa pas démonter et continua de jauger fièrement le petit con en face de lui. Ce dernier s’approcha de lui et sortit soudain un canif de sa poche arrière. « Ta mère t’as jamais dit de fermer ta gueule ? » grinça l’autre entre ses dents, énervé par les propos précédents. Un grand sourire se dessina sur la bouche charnue du boxeur. C’était jouissif de mettre quelqu’un hors de lui, surtout quand la foule n’était pas là, il pouvait se repaître de ce spectacle à lui tout seul. Provocation. Que cherchait-il ? A envenimer la situation bien sûr. Ainsi Abraham aurait enfin ce qu’il voulait. Finalement cette soirée n’était peut-être pas totalement perdue pensa-t-il. « Personnellement je n’ai pas besoin d’aide d’un molosse et d’un couteau suisse pour te mettre ta raclée, petite merde » continua-t-il, toujours plus sarcastique, faisant volontairement monter la tension. Mais avant que l’autre n’est pu riposter, Abraham prit son élan et envoya un coup de tête frontale violent sur Jake qui vacilla faisant ainsi desserrer la pression de celui qui le retenait derrière lui sous l’effet de surprise. D’un coup de coude bien envoyé, il se libéra en percutant les côtes du molosse. Jake avait eut déjà le temps de reprendre ses esprits  et alors qu’Abraham s’était retourné pour assener une droite dans la figure de son ravisseur, il sentit une petite piqûre transpercer le flanc gauche de son dos. Un râle puissant prit sa gorge l'instant d'après. Mais il n’eut pas le temps de comprendre qu’on lui tapa durement la nuque. Il tomba à genoux en sentant une décharge électrique irradier son corps. Un nouveau coup dans les côtes accentua la douleur où le canif s’était planté. Un dernier coup dans la figure et se fut le noir total.

Il ne sait pas combien de temps il était resté assommé quand ses yeux s’ouvrirent douloureusement. Le goût métallique du sang atteint son palet alors qu’il avalait tant bien que mal sa salive en se relevant difficilement. Abraham remarqua la petite flaque de sang et l’affliction suivit directement lorsqu’il se hissa enfin debout. Dans un miroir, il remarqua sa lèvre ensanglantée et quand il se tourna, une coupure de cinq petits centimètres imprégnée de sang ne cessait de couler. Avec sa serviette en éponge il plaqua dessus tant bien que mal pour arrêter l’hémorragie, persuadé que la profondeur était faible vu la longueur du petit couteau de Jake. Quand il passa son t-shirt puis son sweat, il dut néanmoins se mordre la joue pour ne pas laisser déverser son mal en grognant à nouveau. Heureusement, il avait gardé ses clefs de voiture dans sa poche, ces deux connards avaient bien entendu volé son sac sans précédent. A grands efforts, il regagna son véhicule sur le parking où la nuit était prête à tomber. Il mit le contact et l’horloge lui indiqua 18h00. Sur la route pour rentrer à Camrose, il manqua par deux fois de sortir de la chaussée, les phares des automobilistes commençaient à brouiller sa vue. Il n’aurait pas dû s’arrêter devant le cabinet médical, il le savait, il pouvait s’en sortir seul et pourtant une once de raison le percuta. Il sentait son sang mouillé le dos de son pull. Le hall d’accueil était éblouissant, le boxeur chancela contre le comptoir et la secrétaire fit un bond en découvrant la carrure affalée et ensanglantée. Il n’entendit que brièvement des gens accourir autour de lui et déjà on l’encerclait pour le forcer à s’asseoir sur une civière arrivée de nulle part. Il se débattit dans sa faiblesse sans grand exploit alors il cria pour faire entendre ses réticences : « Ne me touchez pas, je n’ai pas besoin de vous ! » Un infirmier ou un docteur peut-être, une voix masculine en tout cas avec des bras de fer tentait de l’immobiliser, en vain : « Nous allons nous occuper de vous Monsieur ! Restez tranquille ! » Mais non, il ne voulait pas et continuer de repousser les mains s’agrippant à lui : « Non…pas vous, NE ME TOUCHEZ PAS.. LIZELLE ! Je veux Lizelle ! » Une démence certaine. Le médecin objecta mais Abraham ne comprit pas l’ordre qu’il donna. D’un coup, il sentit ses membres tomber, son esprit se relâcha et l’impression flottante l’embrasa, l’obligeant à se calmer. « Lizelle… » murmura-t-il avant de fermer les paupières, devenues trop lourdes.

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Lizelle Riggins
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MessageSujet: Re: I'm begging you not to go - Lizelle&Ab   I'm begging you not to go - Lizelle&Ab EmptyDim 11 Jan - 12:38

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Une nuit de travail attendait Lizelle. Une nuit qui pouvait être éprouvante tout comme calme voire ennuyante. Dans les vestiaires déserts du cabinet médical, l'horloge affichait dix-neuf heures cinquante cinq. Il lui restait exactement cinq petites minutes de répit avant que son service ne commence. Le temps nécessaire pour la petite blonde afin qu'elle puisse enfiler sa blouse par dessus sa robe et attacher ses cheveux en queue de cheval. Voilà. Elle était prête. Prête à prodiguer des soins et à se donner entièrement pour chouchouter ses patients. Lorsqu'elle se dirigea au secrétariat pour récupérer les dossiers médicaux et observer l'ampleur de la tâche à accomplir cette nuit, Lizelle tomba nez à nez avec Kate, une collègue de travail qui était au cabinet depuis déjà quelques heures. « Un patient t'attend dans la chambre 3 Lizzie. » Elle plissa légèrement les yeux, ne captant pas vraiment le regard pourtant lourd de sous-entendus que lui lançait sa collègue. A peine cette dernière eut-elle le temps de s'expliquer qu'un cri de douleur s'échappa d'une chambre au fond du couloir à sa droite. Lizelle tourna rapidement la tête dans la direction du bruit, prête à débouler à toute vitesse dans la chambre en question. Elle afficha un petit sourire gêné face à l'autre infirmière. « Oh... ça ne te dérange pas de t'en occuper pour moi ? » demanda la petite blonde en s'emparant d'un dossier qui se trouvait sur le comptoir du secrétariat. A vrai dire, Lizelle était tellement dans les starting block que sa question n'en était plus une pour sa collègue. Elle allait filer à toute allure sans même avoir obtenu un accord, c'était certain. Cependant, la jeune femme la coupa dans son élan en lui attrapant le bras. « Je reformule. Ton bagarreur est arrivé il y a deux heures dans un état lamentable, couvert de sang à tel point qu'on a du nettoyer le couloir tout entier. Je crois qu'il a reçu un coup de couteau. Bref, il était intenable, une vraie bête. Il a fallu qu'on lui donne une sacrée dose pour qu'il se laisse emmener jusque dans la chambre, et surtout pour qu'il arrête de crier ton prénom. » Le sang de Lizelle ne fit qu'un tour. Castillo, autrement dit son bagarreur comme tout le monde aimait l'appeler ici, était dans les locaux, apparemment très mal en point. La belle haussa les sourcils lorsqu'elle apprit de la bouche de sa collègue qu'il l'avait appelée au secours, elle. Seulement elle. Ses yeux se froncèrent alors qu'une seule et nouvelle idée s'ancrait dans sa tête : voir Abraham. « … Quoi ? » Elle avait parfaitement compris, mais juste énormément de mal à réaliser que sa nuit de travail était en train de prendre une toute autre tournure que celle qu'elle avait imaginé. Sa collègue lui piqua le dossier qu'elle tenait entre ses bras. « Maintenant tu vas voir ton patient et je m'occupe du reste. » Kate était une collègue adorable, seulement, ayant été la première à soigner Abraham il y a environ un mois, elle avait très vite refusé de continuer à le soigner. Supporter ses regards remplis de haine était devenu impossible et son irritabilité rendait les soins extrêmement difficiles qui plus est. Les choses s'étaient très rapidement envenimées entre eux, comme elles s'étaient tout autant envenimées avec les autres infirmiers du cabinet. Depuis, c'était donc Lizelle qui se le « coltinait » comme ses collègues aimaient dire... or, l'infirmière n'avait pas l'impression que ses rendez-vous avec monsieur Castillo étaient si pénibles que ça. Au contraire, elle avait plutôt l'agréable sensation qu'une connexion s'était établie entre eux alors même qu'ils ne s'échangeaient presque aucun mot. Une sensation étrange qu'elle n'avait jamais ressentie avec aucun autre homme, et encore moins patient, par le passé. La jeune femme ouvrit doucement la porte de la chambre pour éviter tout grincement désagréable susceptible de réveiller Abraham. En pénétrant dans la pièce, elle découvrit ce visage, ce corps qu'elle connaissait si bien complètement apaisé, apparemment enfoui dans les bras de Morphée depuis plusieurs heures. Lizelle s'approcha à pas de velours et s'installa sur le tabouret qui se trouvait près du lit sans quitter Castillo des yeux. Elle observa le patient, son patient, couvert de pansements et de bandages en dessous desquels elle imaginait déjà les blessures abominables qui sommeillaient. Elle ne se lassait pas d'observer les traits de son visage habituellement si durs, si empreints de rage maintenant détendus, comme si l'homme avait enfin trouvé la paix. L'infirmière tira légèrement le drap blanc pour découvrir avec stupeur non seulement les nombreux bandages qui entouraient son bassin mais aussi les lanières en plastique qui l'empêchaient de bouger. Telle une bête sauvage capturée. Lizelle prit le soin d'utiliser des ciseaux pour couper ces affreuses choses qui le privait de tout mouvement, et elle en assumait totalement la responsabilité.

Il n'y avait qu'elle qui le soignait. Simplement elle, aucune autre infirmière, tout simplement parce que depuis des semaines, la blondinette connaissait son dossier médical par cœur et aussi parce qu'elle était l'une des infirmières les plus patientes, les plus dociles, capables de faire face à ce genre de cas extrême. Elle se souvient d'ailleurs encore de leur première entrevue ici. Lizelle avait été sollicitée pour prendre les choses en mains et tenter de calmer l'homme qui s'agitait sur son lit. Elle se souvient que les infirmiers l'avaient attaché pour faciliter les soins, en vain puisque Castillo n'avait cessé de hurler et de donner de grands à-coups avec son torse. Alors que l'équipe qui l'entourait employait la force, Lizelle, elle, avait tenté une toute autre solution. Une solution qui lui était propre : la douceur, accompagnée de beaucoup de patience. Elle l'avait apprivoisé à sa manière, sans hausser le ton, sans même prononcer un mot. Les visites de Castillo s'étaient accumulées depuis, et Lizelle s'armait toujours de la même méthode pour l'apaiser. Alors qu'elle songeait à leur rencontre, la blondinette s'aperçut soudain que la lèvre du boxeur s'était rouverte et que le sang commençait à couler. Très vite, elle prit un coton qu'elle imbiba de désinfectant entre ses doigts et exerça de légères pressions pour mettre fin au saignement, ne pouvant cesser de réfléchir. Que lui était-il encore arrivé pour qu'il attérisse une énième fois ici ? A force, elle mourrait d'envie de connaitre l'histoire de ce patient si particulier. Sur son dossier médical, Lizelle ne savait qu'une chose de sa vie : il était boxeur. Certes, mais elle ne pouvait pas croire que toutes ses blessures étaient uniquement dues à son métier. Dans ses yeux, elle avait détecté une souffrance, une source à toute cette violence. Tout ce mal n'était pas là par hasard. Généralement, il camouflait un autre mal bien plus profond. La douce infirmière était quasiment sûre que ce sombre boxeur cachait de terribles secrets derrière cette impressionnante et intimidante carrure, mais elle n'était pas là pour entamer un interrogatoire. Le rôle de Lizelle était de soigner, de guérir les traumatismes corporels, pas de s'improviser psy. Quoiqu'il en soit, la violence qui émanait de cet être troublé avait forcément une origine. Ses plaies, toujours aussi insoutenables pour les yeux, ne pouvaient être que le fruit de ses combats sur le ring, contrairement à ce qu'Abraham prétendait. Voilà. Voilà ce à quoi Lizelle méditait tout en fixant Castillo, profondément endormi sur son oreiller.
 
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Abraham Castillo
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MessageSujet: Re: I'm begging you not to go - Lizelle&Ab   I'm begging you not to go - Lizelle&Ab EmptyDim 11 Jan - 17:25

I'M BEGGING YOU NOT TO GO × ft. LIZELLE & ABRAHAM
Etait-il possible de ne plus penser ? De se laisser aller et de plus éprouver la moindre réticence, la moindre colère, le moindre soupçon de rage qui n’engageait qu’à la lutte violente. Il ne s’était jamais senti aussi bien qu’en cet instant. Des voix grésillaient dans le fond mais rien d’intelligible, pas même un mot qu’il ne désirait comprendre. Juste lâcher prise et se laisser faire. Cela ne lui était jamais arrivé de se sentir si mou, si détaché de cette réalité. Mais peut-être rêvait-il de nouveau ? Peut-être que bientôt la ceinture noire et luisante reviendrait claquer et fendre l’air ? A cette conclusion, il sentit un frisson parcourir son corps inerte. Bien qu’il ne sentait plus l’usage de la moindre parcelle de son anatomie, Abraham se sentit à nouveau en méfiance et impuissant. Néanmoins, la léthargie avenante grandissait et le rassurait tant bien que mal. Il ne résistait plus. Non, il ne rêvait pas non plus bien que ses yeux préfèrent rester clos. Il pouvait se laisser aller. Il ne savait pas ce qu’il faisait là. Quelque chose semblait lui indiquait dans la partie gauche de son dos qu’on exerçait une pression lointaine mais la douleur n’apparaissait pas. Du moins, il ne sentait que de légers picotements totalement supportables. C’était si bon de se sentir désintéressé de sa propre vie, comme si il ne possédait plus ce corps de brute, juste son esprit vagabondait dans ce flou moelleux et imperturbable. Le sommeil le prit et les voix s’atténuèrent, une chaleur l’enveloppa et eut raison de ce subconscient. Il fit nuit.



Ce parfum. Cette odeur de fleurs et de fruits. Était-ce à cela que ressemblait son paradis ? Tout cet effluve semblait embaumer son odorat pour le consoler. Venait-il de revenir dans le présent ? Ou était-il encore drogué par cette piqûre d’insuline qui l’abrutissait depuis un moment maintenant ? S’était-il réveillé ? Si c’était le cas, il ne voulait pas le faire, car cela voudrait dire que l’atmosphère allait changer, que la colère et la fureur ne tarderaient pas à reprendre leur droit sur lui. La douceur inconnue était là elle aussi. Abraham n’ouvrait toujours pas les yeux mais les doigts de fée épousaient maintenant la lèvre fendue qu’il imaginait. Cet effluve qui embaumait maintenant son âme ne pouvait pas partir alors qu’il était en train de s’y abandonner royalement. L’odeur ne lui était pas étrangère, non. Chaque pigment s’était allié dans son esprit pour prendre la forme d’une femme dans sa demie-somnolence. Une femme dont il ne pouvait pas voir le visage. Des cheveux d’or, des épaules fines et une cambrure élancée cachée amoureusement par cette robe blanche immaculée. Mais même de dos, Abraham semblait la reconnaître. « Lizelle ? » fit sa voix rauque, plus douce, plus basse qu’à l’accoutumée. Puis il se mit à marcher dans cette univers flottant mais à mesure qu’il dictait à ses jambes de se rapprocher de l’égérie, cette dernière semblait s’éloigner un peu plus. Comme inatteignable. Il accélérait mais l’apparition se calquer sur son envergure, elle-aussi, pour garder la distance entre eux. Que se passait-il ? Pourquoi s’éloignait-elle volontairement alors qu’il n’avait de cesse que de la vouloir rester ici ? De la toucher, de la rattraper pour ne pas le laisser. Ne pas le laisser…seul. Soudain, il tendit sa main puissante et, cette fois, la peau fine et opaline rencontra la sienne, brute et rugueuse après des années de combat. La Belle face à la Bête. Une décharge électrique étreignit tout son être et les yeux bleus recouvrèrent d'un coup la réalité. « Non. » s’entendit-il exprimer clairement, le faisant clairement revenir à la surface, ça y est, Castillo avait quitté les limbes nuageux et confortable. Pourquoi ce ‘non’ ? Pourquoi cette plainte désespérée ? La voir lui échapper à nouveau devenait-il vraiment insupportable, au point qu’il n’en contrôlait plus ses actes ? La pièce qui se présentait maintenant à lui était éblouie par des néons fixés au plafond. L’obligeant à cligner plusieurs fois des paupières pour s’habituer à cette clarté intransigeante. Il n’était pas difficile pour Abraham Castillo de comprendre qu’il se retrouvait encore dans une des chambres du cabinet médical de Camrose. Les derniers événements produits revenaient peu à peu éclaircir sa mémoire, défaillante quelques minutes auparavant. Cependant, ses prunelles affolées tombèrent directement sur sa poigne puissante qui s’agitait pour détenir encore et toujours sa prise. La petite main féminine, paraissant toute menue et frêle entre ses jointures de forcené. Comme pris au dépourvu, son attention se porta directement vers le visage d’ange au-dessus de lui. Elle était là. Elle était venue. L’avait-elle entendu dans ce couloir de la mort avant de défaillir sous la morphine ? La jeune infirmière qu’il connaissait, dans sa blouse blanche et cet air serein qui inspirait le calme et la tendresse. Lizelle était là. Penchée près de lui. Comme un enfant pris en faute, presque honteux, il relâcha sa main de manière un peu trop vive pour rendre enfin sa liberté à la jeune femme. « Pardon… » grommela-t-il, tout bas. Et il détourna les yeux, espérant faire oublier à tous les deux cet accès intolérable de la toucher ainsi. C'était bien la première fois qu'il engageait un geste depuis des semaines qu'il la côtoyait. Pratiquement un mois maintenant qu'il n'envisageait qu'une seule personne pour oser poser ses doigts sur lui, avant ça il préférait le faire lui-même. Pourtant plus il se battait, plus il avait l'impression d'être marqué dans la douleur. Abraham avait attéri ici sans vraiment savoir pourquoi mais il lui avait suffi d'un regard sur la jolie infirmière et tout avait été chamboulé. Et même à cet instant, il ne pouvait plus ignorer l'émotion indéchiffrable qui l'avait surpris lorsque sa peau avait rencontré la sienne, il y a quelques secondes. Comme si deux existences aussi opposées avaient le pouvoir soudain de s'allier contre tout le reste. C'était complètement absurde, il devait encore halluciner, se dit-il intérieurement, pestant à nouveau contre sa connerie. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il prit conscience, réellement de cette position de faiblesse. Dans ce lit d’hôpital indiquant clairement sa convalescence. Désabusé. Un excès d’orgueil et de rancœur l’éprit. « Il faut que je parte… » souffla-t-il en joignant ses gestes à la parole. Néanmoins quand il voulut bouger, une sensation cuisante le rappela à l’ordre, plus qu’il n’aurait cru. Sa respiration s’accéléra, mais Abraham serra les dents pour ne pas laisser transparaître sa douleur à travers à bouche, il reprenait déjà appuie sur ses bras pour se redresser une nouvelle fois de son séant en essayant de faire taire le mal qui s’accentuait à nouveau.

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MessageSujet: Re: I'm begging you not to go - Lizelle&Ab   I'm begging you not to go - Lizelle&Ab EmptyLun 12 Jan - 20:47

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« Lizelle ? » Trop absorbée par ses pensées alors qu'elle était en train de nettoyer délicatement l'entaille de la lèvre du boxeur, Lizelle n'avait d'abord pas voulu croire à ce qu'elle venait d'entendre. Elle s'était stoppée dans son minutieux travail, se demandant tout à coup si la fatigue qu'elle avait accumulé ces derniers jours n'était pas présentement en train de lui jouer quelques tours. Son regard détaillait le visage d'Abraham. Un visage dur marqué par la souffrance, marqué par la haine et très certainement aussi par le désir de vengeance. Les quelques cicatrices qui parsemaient son visage en témoignaient. Pourtant, Lizelle avait maintenant l'impression de le redécouvrir, et sous un tout autre angle. Elle devait avouer être impressionnée et même intimidée par cet homme. Sa carrure conséquente, son regard haineux mais aussi son caractère imprévisible faisaient de lui quelqu'un de redoutable et lorsqu'elle le soignait, Lizelle osait rarement planter ses yeux dans les siens. Comme tout le monde ou presque, elle ne pouvait s'empêcher de craindre ses réactions. Inconsciemment, son regard fuyait le sien. Le moindre faux pas, et Abraham était capable de mettre la pièce toute entière sans dessus dessous. Il l'avait plusieurs fois démontré. C'était d'ailleurs en partie pour cette raison que la jeune femme ne prononçait aucun mot en sa présence. Elle se contentait de faire son travail, en veillant toujours à ce que son patient soit à l'aise et en évitant du mieux que possible la douleur. Là, sur ce lit, il lui semblait que l'homme avait radicalement changé. Que la tension permanente qui l'animait avait fait place à une grande sérénité. Que cet être chamboulé avait encore la possibilité de trouver la paix avec lui-même. Cette image l'enchantait. Elle aurait presque voulu rester là encore de longues heures à le regarder tellement la situation était inédite et merveilleuse pour elle. Néanmoins, si Abraham était de retour dans ces locaux, ce n'était pas pour rien. Une rixe, un combat houleux sur le ring, une mauvaise rencontre. Après tout, elle n'en savait rien et elle ne le saurait probablement jamais puisque cela ne la regardait pas, mais en tout cas, elle déplorait ce qui lui arrivait. Oui, même sans lui parler, Lizelle avait réussi à établir un contact unique avec ce patient. Alors que la situation semblait désespérée, alors qu'il semblait ne vouloir être touché par aucun infirmier de tous les établissements hospitaliers. A la longue, la belle avait su détecter dans ses yeux sombres une petite lueur que personne ne devait apercevoir. Une lueur d'espoir, mais aussi une forme d'appel à l'aide derrière toute cette brutalité. Pour rien au monde elle aurait souhaité rompre ce lien précieux qui les unissait, et pour rien au monde elle l'aurait abandonné, malgré son sale caractère. Mais alors qu'elle se perdait encore dans ses pensées, la main imposante et rugueuse de son patient vint, sans qu'elle ne s'y attende, couvrir la sienne, si fine et fragile. Ses pensées s'estompèrent et son cœur s'affola instantanément sous sa poitrine. L'infirmière observa, désarmée et les yeux écarquillés, les doigts d'Abraham qui attrapaient sa petite main jusqu'à la recouvrir intégralement. Elle le laissa faire et aussitôt la jeune femme releva les yeux vers le visage du boxeur qui visiblement semblait se trouver en plein cœur d'un mauvais rêve. « Non. » Lizelle fronça doucement les sourcils en guettant les expressions de son visage. Abraham allait se réveiller incessamment sous peu, cependant elle ne retira pas sa main de la sienne, comme pour chercher à le rassurer. Finalement, ses paupières s'entrouvrirent d'abord difficilement puis davantage à mesure que ses yeux s'habituaient à la luminosité de la pièce. Lizelle, qui se tenait un peu au-dessus de lui, lui offrit son plus joli sourire en guise de bonjour et aussi dans le but de le faire revenir en douceur à la réalité qui l'attendait. La main chaude et rassurante du boxeur abandonna soudain la sienne et le malaise se faisait maintenant sentir chez le sombre Castillo. Le sourire angélique de l'infirmière s'effaça lentement. « Pardon... » dit-il froidement. Lizelle se recula un peu pour lui laisser davantage d'aisance dans ses mouvements. Abraham commençait à s'agiter, comme si rester allongé sur ce lit était une véritable torture pour son ego. « Ce... ce n'est rien. » répondit-elle finalement en baissant les yeux. Elle ne voyait aucun mal à son geste, même si sur le moment, Lizelle avait été plutôt surprise. Agréablement surprise. Mais voilà, la bête qui sommeillait s'était réveillée, et la jeune femme faisait désormais face au côté sombre de ce patient aussi mystérieux que passionnant.

« Il faut que je parte… » Lizelle leva les yeux dans sa direction, prête à riposter face à cette volonté un peu trop ambitieuse à son goût. Abraham Castillo était visiblement déterminé à quitter les lieux. Tout à coup, le boxeur ne tenait plus en place, comme si le profond sommeil dans lequel il venait d'être plongé lui avait fait oublier les lourdes blessures qui l'avaient mené ici même. Cependant, l'homme fut dans l'impossibilité de faire quelques pas de plus vers la sortie puisque la douleur se raviva de plus belle. Du moins, c'est ce que Lizelle imagina immédiatement en voyant le visage de Castillo déformé par la souffrance. Simultanément elle se leva pour rejoindre son patient. C'est alors qu'elle découvrit qu'une tâche de sang s'était formée à travers son bandage, qui s'étendait à une vitesse de folie de part et d'autre de ce dernier. « Je vais arranger ça. » L'homme retrouva le lit qu'il venait de quitter un peu trop rapidement. Comme d'habitude, Lizelle restait silencieuse. De toute façon, elle n'était pas de nature très bavarde. Chaque ordre, chaque question pouvait le mettre dans tous états, elle le savait, alors elle préférait s'abstenir pour ne pas mettre d'huile sur le feu. Tandis que le patient restait assis au bord du lit, la belle commença par ôter avec précaution le bandage ensanglanté. Les battements de son cœur s'accélérèrent en sentant que le regard d'Abraham était posé sur elle, mais elle ne fit aucune remarque. Au moment de retirer la dernière parcelle de bandage, Lizelle jeta un œil à son patient comme pour lui donner un peu de courage. Puis, délicatement, elle souleva l'épais tissu et ses yeux découvrirent alors la plaie atroce qui s'était rouverte dans le bas de son dos. Une profonde plaie dont les contours étaient parfaitement dessinés, si bien que l'infirmière devina assez aisément qu'Abraham avait reçu un violent coup de couteau. Un tas de questions se bousculèrent alors dans sa tête, mais elle s'efforça de se taire, s'emparant une nouvelle fois du matériel nécessaire pour mettre fin à la souffrance de son patient. Le silence régnait dans la pièce tandis que la charmante infirmière s'aidait d'une compresse stérile pour désinfecter la blessure ouverte à vif. Abraham serrait les dents, mais ne manifestait cependant aucun rejet à l'égard de l'infirmière, contrairement à ce qu'elle craignait. Son regard croisa celui de Lizelle assise tout près de lui. Les joues de la belle prirent une teinte rose pivoine, mais elle fit mine de rien en continuant son travail, les yeux à nouveau rivés sur la plaie. Après quelques minutes de silence durant lesquelles le boxeur semblait supporter de mieux en mieux la douleur, Lizelle se sentit tout à coup un peu obligée de parler, au moins pour essayer de lui faire oublier ce qu'il était en train d'endurer. « Je ne vous fait pas trop mal ? » osa t-elle demander d'une voix douce tout en attrapant les fils destinés à recoudre la blessure. Cette question était indiscrète, elle savait pertinemment qu'il risquait de l'envoyer balader. Néanmoins, avec toutes les heures qu'ils avaient passé ensemble dans ce cabinet depuis un mois, elle jugeait que le silence était maintenant devenu trop pesant entre eux.
 
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MessageSujet: Re: I'm begging you not to go - Lizelle&Ab   I'm begging you not to go - Lizelle&Ab EmptyVen 16 Jan - 16:31

I'M BEGGING YOU NOT TO GO × ft. LIZELLE & ABRAHAM


Faiblesse. Ce mot sonne comme une punition au sein de tant de fissures putrides, de celles qu’on ne peut refermer, de celles qui creusent un peu plus dans les profondeurs du vice. Chaque coup donné, chaque insulte proférée, chaque regard dur lancé écaillent la haute ossature de cette muraille qui s’érige toujours plus haut. Il ne faut pas flancher, il ne nous faut pas laisser transparaître quoique ce soit. Il ne faut pas tout simplement. Sinon il n’est pas sûr de pouvoir continuer. Il n’est pas sûr de se relever et d’aviser. De voir enfin le reflet que lui renvoie réellement le miroir. Faiblesse ensorcelante. De celle qui fait trembler la vérité. De celle nait dans les iris de la jolie fée. De celle qui vous fait ressentir comme le moins que rien dont vous essayez de dissimuler devant tant de douceur. Tendre faiblesse. De celle qu’il vous devine et qui panse vos plaies, peut-être pour vous aider à cacher un peu plus longtemps cette anémie qui vous ronge. Telle une bombe à retardement.

Abraham s’est toujours battu pour ne plus avoir à défendre son cas. Les poings semblent plus efficaces que les mots. Pourtant rien que l’idée de la toucher, elle, le met dans une fébrilité totale. Encore cette faiblesse, oui. Il sent encore la douceur de son poignet capturé quelques minutes avant, il sent encore la trace brûlante provoquée par leur alliance si soudaine. Il sent encore son cœur battre étonnamment bruyant contre sa cage thoracique trop pleine de muscles, dans ce silence foudroyant, électrique et perturbé. Tout à la fois. Il ne peut plus réfléchir quand elle est si près. Mais il sait qu’il a assez d’oxygène et de volonté quand leurs regards se croisent rien qu’une demi-seconde. Il n’a rien à lui donner, rien à lui offrir, rien à lui promettre, rien à lui soumettre, rien à lui dire. Les mots n’ont jamais eut de place dans son existence. Les mots parlent trop et s’insinuent un peu plus dans l’amorphie d’un tel dédale qu’est Abraham Castillo. Elle. Dans son esprit, un pronom pronominal mais pas son prénom. Il n’avait pas le droit de se l’approprier et pourtant, il l’avait crié dans son rêve plus de trois fois au cours des dernières heures. Lizelle. Il avait pris une importance qu’il s’était refusé jusqu’à aujourd’hui. Mais pourquoi ? Pourquoi devait-il lui accorder plus d’importance que cette bagarre dans les vestiaires qu’il avait tant désiré ? Pourquoi s’être réfugié ici alors qu’il savait que le danger résidait plus violemment dans cette réunion, dans cette chambre aseptisée plutôt que dans ce sous-sol sombre de la colère ? Elle était là à le dévisager quand il se força à s’asseoir essayant de vaincre la douleur pour s’enfuir. Fuir était lâche mais le seul échappatoire devant tant d’émotions qui venaient maintenant se bousculer dans l’esprit du boxeur. Il ne s’imaginait pas assez fort pour contrôler ses états d’âmes en cet instant, incapable de lui vouloir du mal mais pas assez fort pour rester dans les limites du bien. Abraham l’avait voulu et maintenant il voulait la protéger de cette promiscuité tant désirée. Il grimaça et l’infirmière accourut de suite lorsque le sang transperça le bandage. Inutile d’expliquer qu’il y était allé encore trop fort, trop brute dans ses mouvements pour s’exiler. La blessure était fraîche et les points de suture tiraient gravement pour le faire saigner abondamment. Il allait renchérir mais déjà elle s’était approchée de lui pour voler à son secours. Comme elle avait l’habitude de le faire. Le boxeur se força à détourner les yeux de la jolie silhouette qu’il avait vu peinte dans ses hallucinations quelques secondes plutôt. Lizelle était là. C’était comme si se le répéter espérait à convaincre Abraham qu’une personne se soucia encore de lui. Néanmoins, il connaissait les motivations de la jeune femme. Il avait lu, dès la première fois, cette avidité et ce besoin de secourir les autres. Elle aimait son métier, les patients. Le monde merveilleux de Lizelle se lisait en elle comme dans un livre ouvert. Un monde auquel Castillo ne pouvait prétendre. Un rivage inatteignable. Cette conclusion l’enragea plus que nécessaire et il souffla de suffisance alors qu’elle enlevait délicatement le bandage. S’il avait l’habitude de la douleur et la supportait jusqu’à de hauts degrés de tension, il ne connaissait pas la délicatesse féminine qui effleurait son corps à cet instant. Il en trembla instantanément, la tête toujours tournée pour éviter les mèches dorées de l’infirmière. Assis au bord du lit, il sentit les jointures de ses doigts blanchirent à mesure qu’ils s’enfonçaient dans les draps du matelas, comme pour chasser les pulsions animales imminentes. La colère ? La rage ? Pourtant cela n’avait rien de commun avec ce qu’il éprouvait d’habitude lorsqu’Abraham était hors de lui. Sans qu’il puisse se retenir davantage, son regard bleu vrilla, parcourut la pièce et retrouva irrémédiablement le visage de la jeune femme. Elle avait l’attention fixée sur ses gestes, ses mouvements fluides mais contrôlées. A-t-elle peur de lui ? De ce monstre informe à la peau dessinée par de grandes arabesques noires comme les cerceaux enflammés provenant de l’enfer ? Sûrement… A quoi pensait-elle ? Qu’il pourrait être violent comme avec l’une des infirmières qui avait cru le prendre en charge la première fois ? Abraham ne put s’empêcher de glisser ses prunelles inquisitrices sur les mains habiles et douces, puis sur le visage tendu de l’ange, sur ses épaules fines cachées par le tissu de la blouse blanche, sur cette poitrine dissimulée qu’il imagine involontairement ronde et ferme où les battements de son cœur devaient tambouriner à cause de la peur qu’il lui inspirait. C’est à cet instant que leurs regards se croisèrent à nouveau. Quelques secondes. Encore pris en faute comme un gamin. Il l’admirait clairement sans s’en apercevoir, jusqu’à cet instant où Lizelle capta son regard. Si son propre visage ne trahissait rien de son tumulte, il vit une magnifique rougeur envahir les pommettes saillantes de la belle. Cela suffit à Abraham pour le décontenancer un peu plus. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne parvint à franchir sa gorge nouée. « Je ne vous fais pas trop mal ? » l’entendit-il, lointainement. Ce n’est qu’à cet instant, réellement, qu’il prit conscience de ce léger picotement en bas de son dos. Ce n’était pas vraiment affligeant, elle avait réussi à lui faire oublier la blessure jusqu’à maintenant. L’infirmière savait opérer sur lui pour le détourner de la violence de ses dégâts corporels, comme à chaque fois. Pourtant, Abraham choisit de détourner enfin sa tête pour fixer un point devant lui. Dans un silence qui lui parut une éternité, sa voix rugueuse se manifesta enfin :  « Je vais très bien. ». Trop brusque, plus qu’il ne l’aurait voulu. Mêmes ses paroles avaient la force de son poing. Abraham lui en voulait de le rendre si dépendant d’elle. A quoi jouait-elle ? Ne pouvait-elle pas seulement le sermonner ou lui parler avec rudesse, il ne méritait que cela. « Et vous ? » chuchota-t-il, sans vraiment se rendre compte de ses mots. Même si sa voix avait été basse, il s’était empressé de lui retourner la question comme si maintenant cela lui semblait nécessaire. Jamais, jusqu’à cet instant, il n’avait jugé bon de lui manifester quelque égard. Cette question était stupide pourtant, il voulait savoir si elle était bien, si elle avait peur de lui, si elle allait lui mentir… Elle aussi. De nouveau, Abraham se sentit attirer, tel le papillon omnibulé inexorablement vers la flamme vacillante d’une bougie. Il contempla les doigts fins qui refermait le bandage, puis le menton fière et la mâchoire lisse, ensuite les lèvres délicieuses et rosées, et enfin les yeux azurés. Diamants bruts et sincères. « Vous allez bien ? » précisa-t-il à nouveau en plongeant une fois pour toute son regard dans le sien, mis à découvert, sans retenu. Drôle d'approche pour un muet depuis des semaines. Mais une réponse à laquelle il semblait tenir plus que tout en cet instant. Avait-elle mal de devoir s’obliger à rester avec lui ? La mâchoire crispée, il serrait violemment les dents pour ne pas montrer ce tremblement indescriptible qu’elle seule savait exercer sur sa personne. Cette douleur qui n’avait rien de physique, cette douleur qu’elle faisait passer en bien-être… Cette douleur à elle qui faisait trop battre son cœur.


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Lizelle Riggins
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MessageSujet: Re: I'm begging you not to go - Lizelle&Ab   I'm begging you not to go - Lizelle&Ab EmptySam 17 Jan - 20:08

I'M BEGGING YOU NOT TO GO.

D'ordinaire, Lizelle se contentait de faire son travail normalement avec les patients masculins qui se présentaient dans le cabinet, osant avec une déconcertante facilité les palper, les toucher sans qu'aucune gêne ne naisse en elle. Là, c'était différent. Alors qu'elle massait délicatement sa peau avec le coton imbibé de produit, elle pouvait sentir le regard insistant de son mystérieux patient posé sur elle, ainsi que sur sa main. Lizelle était loin d'y être indifférente. Elle en profitait pour observer son corps discrètement, dans les moindres détails. Un véritable corps d'athlète, parsemé de tatouages sombres qui ne faisaient qu'augmenter la peur que l'homme lui inspirait. Un corps solide et puissant, capable de retenir les coups les plus violents. Le rythme de son petit cœur s'accélérait à mesure que les mouvements de coton sur la peau du bad boy s'intensifiaient. L'infirmière se sentit tout à coup mal à l'aise en osant relever ses prunelles claires pour les planter dans celles plus ternes mais terriblement envoûtantes, du beau Castillo. Troublée, elle pu soudainement s'apercevoir de toute l'attirance qu'elle ressentait pour cet homme, et ce malgré toute sa bonne volonté de ne pas s'impliquer émotionnellement dans la vie de ses patients. La déontologie était bel et bien mise au placard dans une telle situation. Elle détectait en son patient un charme tout particulier, et n'était pas insensible face à sa musculature qui était synonyme de force, de protection pour la belle. Malheureusement, il semblait qu'Abraham utilisait davantage sa force pour se venger lui-même que pour protéger une victime en détresse. Le côté sombre et un peu bad boy du boxeur attirait aussi indéniablement la belle infirmière, elle qui n'avait connu que des hommes sages, gentils, lisses et auxquels il ne manquait plus que l'auréole au-dessus de la tête pour en faire des anges. Elle avait beau essayer de chercher une raison, rien à faire, Lizelle ne comprenait pas pourquoi cette noirceur la captivait autant tout à coup. « Je vais très bien. » Elle manqua un mouvement de recul de la tête tant la froideur qu'il lui manifestait était implacable. Lizelle assimilait cette réponse à une baffe en pleine figure, au regard du ton que l'homme avait employé qui signifiait clairement qu'il n'était pas disposé à faire la conversation. L'infirmière abaissa alors son visage pour reprendre son travail avec le plus de sérieux et de concentration possible, terriblement confuse. Le boxeur était loin, très loin de ressembler au prince charmant dont elle avait longtemps rêvé étant petite fille. Alors, pourquoi était-elle aussi fascinée par sa personne ? Lizelle avait l'impression que plus il se montrait froid, distant et féroce à son égard, plus il l'intéressait. Cependant, elle n'osait pas se l'avouer. Du moins, pas encore. Lizelle se sentait connectée à cet homme comme jamais elle ne l'avait été avec d'autres, mais plus elle s'en rendait compte, plus elle fuyait son regard, perturbée face à cet étrange émoi qui émergeait en elle.  « Et vous ? » La jeune femme se stoppa face à cette question pour le moins inattendue. D'ailleurs, elle n'avait pas vraiment compris où Castillo voulait en venir avec cette demande qui arrivait là comme un cheveu sur la soupe. Pourquoi s'intéressait-il à elle tout à coup ? La blondinette fronça légèrement les sourcils et lança un regard interrogateur à Abraham Castillo. « Vous allez bien ? » précisa t-il. Lizelle releva les yeux, sans vraiment s'attendre à ce qu'ils rencontrent brusquement ceux de son patient. Un silence s'installa, silence durant lequel la belle eu du mal à réaliser ce qui se passait présentement entre eux. Un tout nouveau contact s'était établi par le biais des mots. Un contact qui leur offrait enfin la possibilité d'échanger, de partager des ressentis. A la fois déconcertée et agréablement surprise par son intervention, elle baissa ses prunelles pour continuer d'insérer le fil sous l'épiderme aussi dur que l'écorce du boxeur. Ses doigts fins et habiles effleuraient sa peau et parfois, son regard s'évadait, se posant sur son torse puissant, incroyablement musclé. Un véritable colosse qui était loin de laisser la belle de marbre. Lizelle haussa les épaules, sentant encore ses joues chauffer sous le regard insistant du sombre boxeur. « Si vous allez bien, alors je vais bien. » répondit-elle finalement en esquissant un sourire, ses pupilles bleutées n'osant de nouveau pas affronter les siennes. A vrai dire, comment elle allait, très peu de personnes s'en souciaient. Dans ce cabinet, c'était plutôt elle qui était chargée de poser cette question. L'inverse était si rare, et cela ne la choquait pas le moins du monde. Du moment que ses patients allaient bien,  cela signifiait que Lizelle avait correctement accompli son travail, alors forcément, elle allait bien à son tour. De toute façon, l'infirmière n'avait pas envie de s'étaler sur sa vie, sur ses états d'âme, surtout pas maintenant. Ce n'était pas important. Tout ce qui lui importait, c'était le rétablissement d'Abraham, le patient qu'elle suivait depuis le départ. D'ailleurs, sa plaie était à présent entièrement refermée. La jeune infirmière attrapa les bandages qui se trouvaient sous sa main et commença à enrouler délicatement un morceau tout autour de son large bassin. Dans ses mouvements, elle était amenée à se rapprocher davantage de l'homme pour réussir à faire le tour complet de son corps. La situation était gênante, mais Lizelle ne cherchait pas à se précipiter pour autant. Elle avait la sensation que quelque chose de particulier était en train de naitre entre eux, quelque chose d'indescriptible qui faisait tambouriner son cœur à une vitesse de folie. Comme si les barrières qu'Abraham avait longtemps érigé entre elle et lui étaient en train de vaciller. La douce infirmière profita de cet instant où son patient semblait enfin enclin à s'ouvrir à elle pour poursuivre la conversation. « Excusez mon indiscrétion, mais … comment vous vous êtes fait ça ? » demanda t-elle d'une voix posée et tendre alors qu'elle glissait le deuxième bandage sur son bassin, ses mèches dorées venant doucement chatouiller ses épaules. Avec un peu de chance, Lizelle pourrait en apprendre davantage sur lui, sur les raisons de ses nombreuses visites dans cet établissement, et peut-être même qu'elle pourrait l'aider.

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