London fashion week, 2009.L'immensité de cette industrie qu'est la mode était bien trop grande pour elle. Elle avait peur de ce que les gens allaient penser d'elle. Elle devait réfléchir à tout. Son maintien, sa pose, son sourire. Elle était nerveuse, ses mains tremblaient comme si on les avait mis dans de l'eau glacée. Elle s'avança sur le podium tout en respirant un bon coup. Les flaches au bout de la scène étaient beaucoup trop forts, mais elle ne devait pas faiblir maintenant, elle venait de se montrer. Une pose par ici, une autre par là et demi tour aux coulisses. C'était de la pure folie, il fallait être rapide, le temps était compté. Elle enfila la robe pour le final et s'avança vers le rideaux. Dernier passage et ensuite cela sera fini ou presque. Après le défilé, elle était invitée à
l'after-party. Elle allait rencontrer des gens, des personnes importantes pour son avenir. Dans sa robe de cocktail beaucoup trop serrée, Gis regarda un peu autour d'elle. Elle était quelque peu paumé parmi tous ces grands noms de la mode. Tout à coup une personne s'approcha d'elle.
« Bonsoir. Vous êtes Giselle Markovitch, c'est bien ça? » Demanda cette personne. L'homme avait un appareil photo accrochée à son coup.
« En chair et en os. » Ricana-t-elle nerveusement. Il était vraiment beau et très élégant.
« Je suis Dimitri Van Haaften, un photographe parmi tant d'autres. » Disait-il sans modestie.
« Je suis enchantée de vous rencontrer. » S'exclama-t-elle en buvant un coup à son verre de champagne. Elle ne connaissait encore personne, elle n'était pas surprise en entendant son nom.
« Vous avez un visage magnifique, il m'inspire beaucoup. » S'extasiait-il.
« Merci. » Disait-elle en se mordillant la lèvre inférieure.
« Je vous en prie, ne me remercier pas. Je dois m'en aller, mais j'espère qu'on se reverra un jour. » S'exclama-t-il en prenant rapidement une photo de Giselle.
« Oui, j'espère aussi. » Disait-elle surprise par le flache de l'appareil. C'était une rencontre des plus étranges qu'elle avait faites, mais elle était heureuse d'avoir rencontré cet homme. Elle espérait vraiment que ce jour où ils se reverraient arriverait rapidement.
welcome to canada, 2012.Ses premiers pas en tant que designer. Une belle réussite pour la jeune femme de vingt ans seulement. Elle arborait une robe signé
Eli Saab pour l'occasion. Fière de sa première collection, la jeune femme remercia les gens qui étaient venu assister à son défilé et allait discuter avec chacun.
« Oh Michaela, je suis contente de te voir, ça fait longtemps. » S'exclama-t-elle à son amie. Elles discutèrent pendant un petit temps, mais Gis n'était pas à l'aise. Elle sentait qu'on l'observait. Elle avait l'habitude d'être observé, mais pas autant. Elle zieuta discrètement autour d'elle. Un jeune homme plutôt mignon la regardait un petit sourire aux lèvres. Elle excisa un sourire, elle aussi. Il s'approcha.
« Bonsoir mesdemoiselles, puis-je m'adresser à la reine de cette soirée en privé? » Demanda-t-il avec beaucoup de prestance. Giselle étonnée hocha de la tête.
« Votre collection était époustouflante, vous êtes une designer exceptionnelle. Accepteriez-vous d'aller prendre un café avec moi, un jour? » S'exclama-t-il avec la tête haute.
« Pourquoi pas. » Elle n'allait pas refuser un café et surtout demander aussi gentiment.
« Fantastique, je vous donne l'adresse du café comme vous venez d'arriver. » Disait-il en lui tendant un morceaux de papier à lettre.
« Oh merci. Et vous êtes? » Demanda-t-elle curieusement.
« Le fils du maire, mais appelez-moi Luis. » ==============================
Sa petite soeur allait arriver dans quelques minutes. Giselle se frotta les mains, elle avait peur. Peur de la réaction de sa nouvelle famille devant quelqu'un de la sienne. Elle excisa un léger sourire à Luis pour ne pas qu'il se doute de sa nervosité. Lui, il était content d'enfin rencontrer Seraphine. Elle espérait de tout coeur que la rencontre allait bien se passer. Une voiture venait d'arriver devant la propriété. Sera était sortie rapidement de celle-ci, jetant sa valise et en sautant dans les bras de sa soeur.
« Gis, tu m'as tellement manqué, c'était vraiment ennuyeux à Londres sans toi. » S'écria-t-elle. Après quelques embrassades, Sera se releva et regarda de plus prêt le mari de sa soeur. Rien quand le regardant, elle le trouvait bien trop prétentieux, mais elle lui tendit quand même la main.
« Bonjour, je suis enchantée de faire ta connaissance, Gis m'a beaucoup parlé de toi. » Mentait-elle. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé de lui ou quelquefois, elle l'intégrait dans une conversation.
« Moi de même, Seraphine. » Disait-il sur un ton qui lui semblait quelque peu hautain. Un blanc s'installa.
« Je te fais visiter. » S'exclama tout d'une fois Giselle pour réchauffer l'atmosphère.
« Avec joie! » Répondit Sera en attrapant le bras de sa grande soeur. Luis ne resta pas plus d'une minute, il expliqua qu'il avait des choses à faire, mais Giselle avait sentie cette tension qu'il avait eue tout à l'heure entre lui et sa soeur, mais elle resta calme, ne voulant pas faire d'histoires ou en tout cas pas maintenant. Aujourd'hui, elle en voulait en profiter et oublier les problèmes
the pain, 2014.Assise à son bureau, Giselle dessinait de nouveaux croquis. Cette année sa collection allait être plus sombre, elle n'avait plus la même joie qu'au début. Elle avait d'autres préoccupations. Luis était la raison de son mal être. Elle ne l'aimait plus. Elle ne l'avait jamais vraiment aimé, elle croyait qu'avec le temps cela allait s'arranger, mais pas du tout. Elle n'avait pas osé lui dire non à l'église ayant peur de la réaction des gens. Quelqu'un entra et en la sortant de ses pensées.
« Bonjour, ma chérie. Comment vas-tu? » En parlant du loup. Luis venait souvent lui demander comment elle allait parce qu'elle restait durant des heures dans son bureau. À vrai dire, elle y restait pour ne pas le voir, pour l'oublier pendant quelques heures.
« Bien. » Excisa-t-elle sans se retourner. Il s'approcha et attrapa une chaise pour s'asseoir à côté d'elle.
« C'est beau, ce que tu es en train de faire. » S'exclama-t-il pour lancer la conversation.
« Ce n'est pas terrible, tu veux dire. J'ai fait mieux que ça. » Disait-elle en déchirant la feuille de papier.
« Tu es certaine que tout se passe bien? » Demanda-t-il.
« Est-ce que j'ai l'air heureuse? Non, je ne le suis pas. » S'écria-t-elle.
« Et pourquoi, tu n'es pas heureuse? » Questionna-t-il curieusement.
« Je ne crois pas qu'on ait fait le bon choix. Je pense qu'on n'est pas avec la bonne personne. » Avoua-t-elle. Luis se leva brusquement.
« Tu veux dire que je suis une erreur? » S'énerva-t-il.
« Je.. » Répondit-elle sans le regarder.
« Quoi Giselle? Qu'est-ce que tu veux?» Lui demanda-t-il en attrapant son visage pour qu'elle le regarde.
« Rien. » Disait-elle les larmes aux yeux.
« D'accord, j'ai compris... » S'exclama-t-il en s'en allant.
« Où est-ce que tu vas? » Sanglota-t-elle.
« Je ne sais pas, je vais loin de toi en tout cas. » Disait-il en claquant la porte. Le problème avec Luis, c'était qu'il s'énervait trop vite. Giselle n'arrivait pas à lui dire les bons mots. Elle en avait peur tout simplement.