Juillet 2014. Charlotte est devant la télé, à regarder une stupide émission sur une stupide héritière sans talent. Le reste de la maison est plongée dans le noir, la petite dort à l'étage. Il n'y aucun bruit, à part celui de l'écran. Elle jette un coup d'oeil à l'horloge, 22h14. Le père ne devrait pas tarder à rentrer, il lui avait dit qu'il serait là pour 22h. Puis confirmant sa pensée, elle entend la porte d'entrée s'ouvrir et des pas se diriger vers elle. D'un geste, elle éteint la télévision et se lève pour accueillir le père qui vient tout juste de rentrer chez lui. Un sourire apparaît sur le visage de la jeune femme une fois le visage de l'homme dans son champ de vision. « Charlotte ! Comment vas-tu ? » Sans lui laisser le temps de répondre, il plaque ses lèvres sur celle de la baby-sitter. Elle place ses mains autour du cou de son amoureux, répondant passionnément à son baiser. Les deux amants se séparent quelques secondes plus tard, aussi heureux l'un que l'autre. Mais le sourire de Charlotte s'efface rapidement, son visage se fronce. « Où en êtes-vous, avec les papiers du divorce ? » Il soupire, attrape la main de la nounou de sa fille et l'amène s'asseoir sur le canapé. « C'est compliqué. Ça le devient de plus en plus. » Ses épaules s'affaissent, ses yeux fixent le visage de l'homme assis en face d'elle. « Comment ça, compliqué ? Ta femme a-t-elle acceptée de signer, oui ou non ? » Elle retire sa main de l'emprise du père, et recule de quelques centimètres. Cette situation l'énerve, voilà des mois qu'il tente d'obtenir le divorce. Voilà des mois qu'elle lui a dit qu'elle aimait, et des mois qu'elle attend patiemment de pouvoir sortir en public avec celui qui fait battre son coeur. « Elle veut se battre. Elle pense que je l'aime encore, elle ne veut pas abandonner si facilement. A cause de la petite. » Charlotte baisse la tête, vaincue. Ça lui apprendra à fréquenter un homme marié. « Hé, regarde moi ! » Il lui attrape le menton et lui redresse la tête. Mais c'est trop tard, Charlotte a perdu son sourire. « A-t-elle raison ? Tu l'aimes encore ? » Il écarquille les yeux et s'empresse de nier. « Non, bien sûr que non. Et tu le sais bien, Charlie. » Elle se tait et attend qu'il prononce quelques mots de plus. « C'est toi que j'aime, tu le sais. » Une esquisse de sourire apparaît furtivement alors que leurs lèvres se rejoignent dans une tendre étreinte. Elle aussi elle va se battre. Pour lui, pour elle-même, pour leur amour.